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Portrait Marie Nagy, ceo Reus’eat : start-up lyonnaise éco-responsable qui fabrique des couverts avec des drêches de bière
Rien ne l’arrête, l’envie de créer anime Marie Nagy depuis son enfance. « Petite j'ai toujours aimé créer : bijoux, peintures, chorégraphies de danse. Je n'avais peur de rien. J’étais très observatrice et très indépendante. » En 2021, elle se lance dans l’entrepreneuriat, et crée REUS’EAT, avec son camarade Armand Ferro-Bergis.
Rencontre avec Marie Nagy, co fondatrice Reus’eat🍺
Rien ne l’arrête, l’envie de créer anime Marie Nagy depuis son enfance. « Petite j’ai toujours aimé créer : bijoux, peintures, chorégraphies de danse. Je n’avais peur de rien. J’étais très observatrice et très indépendante. » En 2021, elle se lance dans l’entrepreneuriat, et crée REUS’EAT, avec son camarade Armand Ferro-Bergis.
À peine lancé, déjà 10 clients et plus de 250 entreprises, clients potentiels d’ici peu selon la co-fondatrice et directrice de Reus’eat, Marie Nagy.
Reus’eat, c’est la start-up lyonnaise, la première marque de couverts ecoresponsables, innovants, vertueux et éphémères fabriqués à partir de la drêche de bière. ⤵️
Comment est venue l’idée ?
L’aventure, elle a commencé en 2019, avec mon associé Armand Ferro, et on est partis du constat qu’à la cafétéria de notre école, on mangeait toujours avec des couverts en plastique sur place ou à emporter. Et normalement j’avais l’habitude de manger avec des couverts en inox, mais ce n’était pas le cas et c’était des milliers de couverts qui étaient jetés chaque jour dans les poubelles. Ils avaient remplacé par des couverts en bois, et au final c’était trop râpeux,trop rugueux et on s’est dit : « Il y a un vrai sujet sur lequel il faut qu’on travaille, faut qu’on trouve les couverts de demain ».
On travaille avec des microbrasseries situées dans Lyon. On revalorise la drêche, on passe par une société intermédiaire qui en fait de la farine. On achète sa farine et d’autres ingrédients naturels pour en faire un nouveau matériau unique. Il y a une formulation qui est brevetée et ensuite on travaille avec des industriels dans le milieu de la plasturgie. Et donc on a deux industriels situés entre Clermont-Ferrand et Lyon pour avoir un produit 100 % français.
Vos cibles ?
On cible les professionnels de la restauration donc tous milieux confondus : vous êtes un salad bar, une boulangerie, vous avez envie de faire un événement, vous pouvez nous appeler, on vous proposera la meilleure solution.
Que propose Reus’eat ?
Aujourd’hui on propose fourchettes et cuillères. Et on développe le kit complet fourchettes-cuillères-couteaux ; et aussi la petite cuillère à glace. On cible les professionnels de la restauration donc tout dépend, en fait, le prix dépend du volume que vous avez commandé.
C’est quoi le positionnement de Reus’eat ?
Concernant notre positionnement, on s’est rendu compte que nos clients étaient super engagés pour la transition écologique : donc ils proposent généralement des produits bio,locaux, de saison. C’est des personnes qui en fait ont envie d’avoir une gamme de vaisselle unique et la plus écologique possible.
Nous en fait on a développé un produit aussi qui est beaucoup plus premium dans son design,dans sacouleur, dans sa fabrication. Ça c’était vraiment essentiel pour nous de se différencier par rapport à la concurrence.
Reus’eat recrute actuellement
Dans l’entreprise, aujourd’hui on est quatre. Donc deux fondateurs, une alternante et une stagiaire en communication.
On cherche à recruter deux nouvelles personnes en opération et en commercial pour agrandir l’équipe.
Et aujourd’hui comment on fonctionne ?
À la façon de beaucoup de startups, je pense qu’il y a beaucoup d’échanges, il y a beaucoup de créativité. C’est très innovant, je pense qu’on cherche aussi à être audacieux et ça c’est super important.
Le bilan depuis la création ?
Ces trois dernières années, il s’est passé beaucoup de choses. Ça va hyper vite. En fait on se rend compte qu’on est hyper fiers et émus de tout ce qu’il s’est passé en trois ans.
Déjà d’avoir réussi, après plus de 18 mois de recherche et développement, à avoir une formulation qui tient la route, qui est fonctionnelle, que les personnes achètent, qui soit super lisse et agréable en bouche et qui respecte en fait un cahier des charges qu’on s’était fixé.
Avoir aussi plus d’une cinquantaine d’interviews, une dizaine de prix qui nous récompensent, ça c’est une très grande fierté. Aujourd’hui on a dix clients qui ont commandé et on est tous les jours contactés. On a plus de 250 entreprises qui nous ont contactés et donc ça n’arrête pas.
Les mots clés qui résument Reus’eat ?
Tout d’abord, l’innovation. L’innovation produit, qui nous caractérise bien.
Je dirais la circularité, donc vraiment d’être dans un vrai cercle vertueux, dans toutes ses étapes de vie.
Et enfin, l’ambition qu’on a de devenir un vrai acteur incontournable de la vaisselle en France et en Europe.
Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Sur mon parcours : j’ai grandi au bord de la mer Méditerranée, donc je suis originaire d’un village à côté de Montpellier. Ça a toujours été vraiment important pour moi de protéger notre écosystème, nos mers et nos océans.
J’ai une famille qui est beaucoup dans la science, j’ai voulu m’orienter dans un circuit agroalimentaire très vite et travailler vraiment dans le domaine de l’emballage alimentaire. C’était très important pour moi, c’est quelque chose qui allie à la fois la technique et la créativité. J’ai orienté tout mon cursus là-dedans, j’ai fait des stages et mes premières expériences dans des grands groupes : chez Pernod Ricard et Unilever. Je salue tous mes collègues, mes anciens collègues.
Et, en fait j’ai eu un déclic aussi quand j’étais à Paris : les médias en fait en 2017 ont commencé à parler du plastique à usage unique dans les intestins des animaux marins. Là j’ai eu un vrai coup en me disant : « Mais en fait on est nous-mêmes pollueurs de notre propre planète ».
On fabrique du plastique, ça finit dans les intestins des animaux marins,on consomme ces animaux marins, et on se retrouve avec des microparticules de plastique dans nos intestins, qui est responsable de beaucoup de maladies, que ce soit des cancers ou de la perturbation endocrinienne.
Je me suis dit que ce n’est plus possible, qu’il fallait trouver une vraie alternative au plastique à usage unique. Et c’est comme ça qu’on a pensé à Reus’eat.
Vos récompenses ?
On a reçu aujourd’hui une dizaine de prix qui récompensent notre innovation.
On a commencé à avoir un premier prix : c’était en 2019, un mois après avoir commencé l’aventure entrepreneuriale. C’est Vinci Autoroutes qui nous a financé. On est parti aux États-Unis, présenter aussi le projet à San Francisco. Via l’association Enactus, on a participé à ce concours.
Puis après il y a eu énormément d’autres prix. Et le dernier en date c’est « Be a Boss », c’est le concours qui récompense l’entrepreneuriat féminin au niveau national. Je suis arrivée première sur au moins 600-700 dossiers en France. Donc j’ai été lauréate régionale et nationale.
Les financements pour le projet Reus’eat ?
On est parti de zéro avec Armand et on nous a tout de suite conseillé de vite pouvoir postuler à des financements. On a bénéficié de la bourse French Tech de la BPI, que je remercie. Ils nous ont suivis à Lyon dès le début, c’était en 2019. Ensuite, on a bénéficié de la région aussi, une subvention de la région. Après on a un premier investisseur qui est rentré au capital et ensuite on a eu un prêt bancaire pour pouvoir continuer et faire une levée de fonds.
Les valeurs de Reus’eat ?
Aujourd’hui chez Reus’eat, je pense qu’il y a vraiment quatre valeurs qui sont très importantes pour nous et on s’en est vraiment rendu compte en recrutant.
C’est l’enthousiasme et le fun qu’on a dans l’équipe. On a besoin quand même d’esprits qui soient positifs et enthousiastes.
On a aussi ce côté partage et cohésion qu’on a vraiment, de grandir avec l’équipe mais aussi avec d’autres personnes qui nous accompagnent.
L’ambition, de devenir vraiment de grandir et de développer une gamme plus importante.
Et enfin des personnes qui vraiment sont dans nos valeurs, dans l’économie circulaire. On s’est rendu compte que les personnes qu’on recrutait étaient des personnes qui se déplaçaient à vélo, qui ne mangeaient pas de viande, qui mangeaient local et ça c’est très important pour nous, d’avoir des personnes qui sont engagées pour la transition environnementale.
Une petite anecdote marrante pour la fin ?
J’ai une anecdote marrante : quand on a développé un produit pendant plusieurs mois et on était partis sur un produit qui était 100 % végétal, sauf qu’il prenait l’humidité. Et donc il se ramollissait et on le montrait au client, parce qu’on l’a co-conçu avec des acteurs de Lyon. Et en fait quand ils mangeaient avec, il se décomposait complètement, soit dans leur bouche, soit dans le plat. On avait honte de montrer ça, mais en même temps, ils nous disaient « Mais alors là désolé Marie, ce n’est pas vendable, je ne l’achèterai jamais », et donc on a optimisé la formule grâce à eux et grâce à ces retours.
Donc vraiment faut pas désespérer et le conseil que je donnerais c’est de toujours tester tous ses prototypes avec les clients, parce que de toute façon c’est eux qui vont acheter les produits à la fin, c’est pas nous. Et donc si le client dit « ça c’est pas possible », faut changer.
Merci beaucoup pour cette interview
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