Jean-Pierre Vacher : Au diable les journalistes ! Retour sur 35 ans de carrière

Avec Au diable les journalistes !, Jean-Pierre Vacher offre une immersion rare dans les coulisses de sa carrière au sein des médias lyonnais. Ce livre, à mi-chemin entre mémoire personnelle et témoignage professionnel, décrypte 35 ans de transformations d’un métier en constante mutation.

“Au diable les journalistes” ? Tout simplement parce que c’est une phrase qu’on entend souvent quand on exerce ce métier, tout au long de l’année. J’ai voulu réagir à cela pour rappeler que, malgré les critiques, cette profession est essentielle, confie l’auteur.

Un parcours ancré dans la passion et l’engagement à Lyon

Originaire de Saint-Étienne, Jean-Pierre Vacher revient sur son enfance dans les années 1970 et ses premières aspirations. Diplômé de Sciences-Po Lyon, il s’engage rapidement dans le journalisme, guidé par un engagement politique et syndical fort. Ces expériences fondatrices nourrissent une vision du métier à la fois rigoureuse et humaniste.

Débutant au Lyon Figaro en 1988 sous la direction de Jeanine Paloulian, il gravit les échelons de la profession en passant par le Figaro Économie avant de rejoindre Télé Lyon Métropole (TLM), où il occupe des postes de direction pendant près de deux décennies.

En 2020, il fonde Lyon Décideurs, un média print et digital, marquant une nouvelle étape dans son parcours.

Le journalisme, une vocation et un combat

À travers 57 chapitres, le lyonnais d’adoption partage anecdotes et réflexions.

Entre souvenirs personnels et analyse du métier, il met en lumière les défis de l’information à l’ère numérique, tout en rappelant l’importance des valeurs fondamentales : rigueur, humilité et indépendance.

« Le journalisme n’est pas de faire plaisir ni de faire du tort, mais de porter la plume dans la plaie » , écrit-il, citant Albert Londres, son modèle.

Un témoignage pour l’avenir de la presse

Jean-Pierre Vacher interpelle les jeunes générations avec un message fort et engagé : « Les médias sont la respiration de la démocratie. Construire des modèles innovants tout en restant fidèles à l’éthique journalistique est une urgence» .

À une époque où l’information est omniprésente, mais parfois déformée ou noyée dans un flot continu de contenus instantanés, il souligne l’importance de préserver le rôle central des médias dans nos sociétés.

Pour l’ancien directeur de télévision de TLM, l’innovation dans les formats et les modèles économiques des médias ne doit jamais se faire au détriment de leur mission première : informer avec rigueur, indépendance et transparence.

Il appelle les jeunes générations de journalistes à s’emparer des outils numériques et des nouvelles technologies tout en s’inspirant des valeurs fondatrices du métier.

À travers son parcours, il témoigne des bouleversements majeurs qu’a connus la profession ces dernières décennies : l’arrivée d’internet, l’explosion des réseaux sociaux et les pressions économiques croissantes sur les rédactions.

Mais au-delà de ces défis, il réaffirme sa conviction que le journalisme demeure un pilier essentiel de la démocratie, capable d’interroger, d’éclairer et parfois même de déranger.

Ce message s’adresse particulièrement aux futurs journalistes, à qui il confie la responsabilité de réinventer le métier sans en trahir l’essence. Un véritable appel à l’engagement et à l’audace pour ceux qui souhaitent, demain, faire vivre un journalisme exigeant et utile.

Analyse de corpus : Au diable les journalistes !

« Au diable les journalistes ! » est un titre construit pour attirer l’attention et susciter une réaction forte. Il combine provocation rhétorique, brièveté syntaxique et un style direct pour maximiser son impact sur le lecteur.

• Sur le plan rhétorique : La phrase relève de la rhétorique polémique, jouant sur l’exclusion, l’émotion et l’hyperbole pour exprimer un rejet total.

• Sur le plan linguistique : La syntaxe brève, l’emploi d’une locution figée et l’absence de nuance renforcent la charge émotionnelle et la clarté du message.

• Sur le plan stylistique : Le style est familier, imagé et vindicatif, avec une forte emphase. Le ton exclamatif et métaphorique en fait une attaque directe et mémorable.

• Rôle de la couleur et de la typographie : Le choix de la couleur verte pour le titre ajoute une dimension symbolique forte. Associée à Saint-Étienne, elle révèle un attachement aux origines de l’auteur, créant une tension entre le rejet catégorique des journalistes et la fidélité à un ancrage local ou identitaire. La couleur verte, traditionnellement associée à l’espoir, contraste avec le message de rejet, soulignant une double dimension affective et vindicative. Enfin, les lettres capitales accentuent la visibilité et le caractère « crié » du titre.

Le patron de Lyon Décideurs cherche peut-être à provoquer une réaction forte en combinant :

• Une simplicité syntaxique, qui donne de la clarté et de l’efficacité.
• Une force émotionnelle, amplifiée par des procédés rhétoriques (hyperbole, métaphore).
• Un rejet catégorique, mis en exergue par le style visuel et l’absence de nuances.

En intégrant un élément symbolique (la couleur verte), le message dépasse son aspect polémique pour s’inscrire dans un contexte identitaire.

Avec son format imposant mais accessible, ce livre capte l’attention grâce à des faits réels et des exemples percutants. L’ex président du Club de la Presse de Lyon y partage 35 années de rencontres enrichissantes, où se mêlent figures connues et anonymes, témoins et acteurs de l’écosystème lyonnais.

Disponible en librairie depuis le 6 décembre 2024, Au diable les journalistes ! s’adresse autant aux professionnels des médias qu’aux lecteurs curieux de découvrir l’envers du décor d’un métier fascinant et essentiel.

Pour en savoir plus

Éditions Libel – 636 pages – 25 euros

ISBN : 978-2-491924-53-9

www.editions-libel.fr

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