Neutralité carbone : le projet de GRDF
#FresqueCarbone #DécarbonationGRDFAURA – Bilan carbone de GRDF AUra – #Décarbonation
Décarbonation – Baisser de 50% le bilan carbone : ambition de GRDF
Lors de la présentation de sa feuille de route pour la décarbonation, GRDF Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) a mis en avant la Fresque Carbone, un outil clé de sa « Mission Décarbonation ». Mais quelle est l’efficacité de cet outil ?
Loin d’être un simple dispositif pédagogique, la Fresque Carbone est devenue un symbole de mobilisation collective chez GRDF. Conçue par ses propres collaborateurs, elle permet à chacun de comprendre et de s’approprier le bilan carbone de l’entreprise.
Cet outil immersif invite chaque salarié à se confronter à la réalité des émissions de gaz générées par GRDF.
« Chacun peut faire sa part et chaque geste compte », insiste Guilhem Armanet.
En sensibilisant aux enjeux climatiques et en encourageant l’adoption de comportements éco-responsables, la Fresque Carbone contribue activement à la transition énergétique de l’entreprise qui vise la neutralité carbone d’ici 2050.
Un atelier interactif d’une heure, cet outil favorise l’unité et la participation de tous
Un an après son lancement, la Fresque Carbone a marqué un tournant chez GRDF : 10 000 employés ont participé à la formation, tandis que 250 animateurs ont été formés pour étendre cette sensibilisation à tous les autres collaborateurs.
Au-delà de la formation, en réunissant des collaborateurs de tous horizons autour d’un objectif commun, la Fresque carbone a permis de créer, selon son directeur régional de #GRDF Sud-Est, une dynamique collective autour de la transition énergétique, mobilisant les salariés et les incitant à adopter des comportements plus eco-responsables. Un bilan plutôt positif ! 👌
décarbonation : un enjeu crucial pour le climat
La décarbonation vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, principalement le CO2 et le CH4, pour limiter le réchauffement climatique.
Elle s’impose comme un défi majeur pour préserver notre planète et implique une mobilisation collective :
Développer les énergies renouvelables pour remplacer les énergies fossiles.
Améliorer l’efficacité énergétique dans tous les secteurs.
Réduire la consommation d’énergie en adoptant des comportements plus sobres.
Capturer et stocker le CO2 émis par certaines activités polluantes.
Cette sobriété énergétique, qui ne pourra pas faire uniquement par l’électrification, est un processus complexe et ambitieux, mais indispensable pour assurer un avenir durable à notre planète.
GRDF Auvergne-Rhône-Alpes s’appuie sur un triptyque pour sa : réduire, verdir et innover
1. Réduire : implique la diminution des émissions de gaz des clients de GRDF, en les accompagnant vers la sobriété énergétique et l’utilisation d’équipements plus performants.
Une campagne de sensibilisation a permis d’identifier 40 000 clients surconsommant leur énergie dans la région. 2 250 d’entre eux ont choisi d’être accompagnés pour réduire leur consommation, avec un succès remarquable : une baisse de 14% a été constatée.
2. Verdir : il s’agit d’augmenter la proportion de gaz renouvelables dans les réseaux de GRDF, en encourageant le développement de la méthanisation et d’autres sources de gaz verts (c’est-à-dire 100 % renouvelable).
Objectif : 20 % de gaz vert dans les réseaux gaziers en 2030
Pour y parvenir, l’entreprise mise sur la méthanisation, un processus biologique qui permet de transformer des matières organiques en biogaz, une alternative renouvelable et locale au gaz naturel.
56 unités de méthanisation en 9 ans avec une capacité de production de 670 GWh / an (0,7 TWh / an) fin 2023.
« Le gaz vert produit sur place sert à l’alimentation en carburant des bus scolaires, et à chauffer les casseroles de la même cantine. Ce projet a un impact à la fois sur les habitants et notamment les jeunes générations du territoire mais aussi sert de modèle inspirant à de nombreuses autres collectivites, souligne Pascal Nayme, Directeur Général Loire Habitat.
Cette ambition collective ouvre la voie vers un avenir plus durable et plus respectueux de l’environnement.
3. Innover : il s’agit de développer de nouvelles solutions pour décarboner l’usage du gaz, en s’appuyant sur la recherche et le développement.
La région se positionne comme un pôle majeur de l’innovation dans le domaine des gaz renouvelables. De nombreuses entreprises prometteuses, telles que Waga Energy, Deltalys et Methalac, sont implantées ici et rayonnent à l’international.
« Avec des actions concrètes, des équipements aujourd’hui disponibles et un gaz vert « Made in AURA » en forte croissance, nous sommes le premier distributeur de gaz au monde à nous inscrire dans cette trajectoire de décarbonation sur l’ensemble de notre périmètre, en adéquation avec l’accord de Paris pour freiner le changement climatique », confie Guilhem ARMANET, Directeur Régional GRDF SUD EST.
Un secteur clé pour l’économie régionale
Le gaz représente aujourd’hui 35 000 emplois directs en Auvergne-Rhône-Alpes. Avec le développement du gaz renouvelable, ce chiffre devrait augmenter de 6 000 emplois supplémentaires d’ici 2030.
Quels sont les objectifs de GRDF en lançant la Fresque Carbone ?
La Fresque Carbone chez GRDF existe depuis 2023. Elle a été créée par des salariés avec cette ambition, un peu comme la Fresque du Climat, de pouvoir s’approprier le bilan carbone de GRDF en l’occurrence, dans ses différents métiers, ses différentes activités ; et pour définir ce que sont ces gaz à effet de serre afin de les faire baisser puisque notre enjeu consiste à baisser de moitié notre bilan carbone d’ici 2030 sur le scope 1 et le scope 2, c’est-à-dire les activités de GRDF et les consommations d’énergie de GRDF.
Ensuite, nous travaillons aussi sur le scope 3, c’est-à-dire sur l’ensemble de nos clients, les clients de l’énergie gaz et gaz renouvelable en France, pour faire baisser de 30 % ces émissions d’ici 2050.
Pouvez-vous décrire le déroulement d’un atelier de la Fresque Carbone ?
Sur l’outil qui est derrière moi, nous voyons trois postes principaux de dépenses carbones. Les activités liées à l’entretien du réseau, les activités liées au tertiaire, puis tout ce qui est mobilité.
Concrètement, quand on veut organiser une Fresque Carbone dans l’entreprise, c’est souvent un manager qui réunit son équipe, par groupes ou sous-groupes de 10-12 personnes. Il s’agit d’un atelier qui dure 1 heure, pour s’approprier l’ensemble du bilan. Puis, une bonne demi-heure qui permet de réfléchir à ce que chacun peut faire dans son métier, en tant que salarié, pour apporter sa contribution.
Donc les salariés vont avoir des cartes en main et essayer de reconstituer, en se disant qu’une carte correspond aux travaux sur le réseau, au déplacement des véhicules, à l’utilisation de l’énergie dans nos bâtiments, etc. De cette manière, avec un animateur qui est salarié, ils vont se réapproprier les grands postes de dépenses de carbone et comprendre comment ils peuvent agir dans leur métier très précisément.
Combien de personnes ont participé aux ateliers de la Fresque Carbone ?
À l’échelle de l’entreprise, 300 salariés se sont déjà formés sur l’animation de la Fresque. Ensuite, 10 000 salariés se sont formés en 6 mois, ce qui est très court pour un projet comme celui-ci.
Avec un taux de satisfaction qui a évolué comme une traînée de poudre, puisque le bouche à oreille a fait que tout le monde a voulu faire cette Fresque Carbone, chacun dans son équipe. 98 % des salariés recommandent ce produit, pour GRDF, mais ils disent aussi qu’il est possible de l’exporter pour d’autres entreprises.
Comment la Fresque Carbone s’inscrit-elle dans la stratégie globale de GRDF pour la transition écologique ?
La façon dont cet outil s’inscrit dans la stratégie globale de GRDF : c’est toujours la même chose, il est plus facile de dire « faites comme je dis, pas comme je fais ». L’enjeu de GRDF est d’être exemplaire. On va donc travailler sur nos 3 scopes, en termes de gaz à effet de serre :
– le scope 1, notre activité à nous,
– le scope 2, nos consommations d’énergie et
– le scope 3, comment aider nos clients à décarboner leur usage.
Avec un enjeu fort, car nous chez GRDF, nous voulons sur notre activité, baisser de 50 % nos émissions de gaz à effet de serre. Et sur les activités de nos clients, l’objectif est de les emmener sur une réduction de leur consommation et donc aussi de leurs émissions de CO2 de l’ordre de 30 % d’ici l’année 2050.
Ce que nous disons nous, c’est qu’aujourd’hui, la décarbonation ne pourra pas passer que par l’électrification. Nos besoins d’énergie sont tels, notamment l’hiver pour passer le pic quand chacun a besoin de se chauffer, que l’on aura de toute façon besoin de sobriété, d’efficacité énergétique et de gaz, qui devient de plus en plus renouvelable.
Dans cette région, nous avions encore il y a 3 ans une dizaine de méthaniseurs, il y en a presque 60 aujourd’hui, donc il y a une forte dynamique. On aura besoin de toute façon du gaz et si l’on veut faire la décarbonation de la France sans le gaz, cela nous demandera entre 70 et 90 EPR à l’horizon 2050.
Avons-nous l’argent ? Avons-nous le temps ? Avons-nous les compétences ? Avons-nous l’acceptabilité ? La richesse de la France, c’est la diversité, c’est le mix énergétique.
Ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier de l’énergie.
D’où vient le gaz renouvelable ?
Aujourd’hui, le gaz qui est consommé en France vient d’abord de l’étranger. C’est un gaz d’origine fossile. Aujourd’hui, nous sommes à 4-5 % de gaz renouvelable.
Grâce à la dynamique qui a été lancée il y a une dizaine d’années, le gaz renouvelable va remplacer le gaz d’origine fossile venu de l’étranger. Il est fabriqué à partir de déchets agricoles : lisier, fumier, restes de récolte abîmés par exemple.
A l’avenir, d’autres types de gaz vont venir compléter ce gaz renouvelable d’origine agricole. On méthanise aujourd’hui déjà les extrémités des stations d’épuration. Par exemple, si vous êtes venus en bus jusqu’ici, il y a de fortes chances que vous ayez circulé avec un bus au bio-GNV, c’est-à-dire au biogaz véhicule.
A Lyon, il y a des chances que ce bus soit mu par les chasses d’eau des Lyonnais car, dans la station de La Feyssine, les chasses d’eau des Lyonnais sont transformées en biogaz puis en bio-GNV pour l’usage du Sytral.
En ce qui concerne le fonctionnement, ce sont souvent des agriculteurs qui se regroupent à plusieurs pour concentrer leurs déchets dans des grands dômes appelés des méthaniseurs.
La matière, des restes de fumier, de lisier, des restes de récoltes abîmées, est chauffée à 40 degrés. Des bactéries vont se développer et produire ce que fait la nature mais en accéléré, c’est-à-dire des gaz à effet de serre qui vont être canalisés, qui vont devenir du méthane. Ce méthane est épuré, filtré, odorisé pour des questions de sécurité, puis il est injecté dans le réseau.
Le réseau qui transforme du gaz d’origine fossile peut finalement faire circuler la même molécule d’origine renouvelable et celle-ci va pouvoir être utilisée pour votre chaudière, pour chauffer votre salle de bains, votre douche ou pour l’énergie de cuisson.
Quel message GRDF souhaite-t-il diffuser à travers la Fresque Carbone ?
Le message que l’on souhaite diffuser à travers l’outil qu’est la Fresque Carbone, c’est que chacun peut faire sa part et chaque geste compte. Rien ne sert de se dire qu’en 2050, nous serons tous neutres en carbone et que peut-être nous commencerons en 2048 quand les conditions seront réunies. Non, on peut commencer dès aujourd’hui, chacun dans nos métiers.
Que je sois responsable RH, technicien de réseau, marketeur, je peux, en tant que salarié, avec une vision globale, parce qu’à travers un outil ludique, je me suis approprié les principaux ordres de grandeur. Et parce que j’ai compris comment agir, je n’attends pas et j’agis maintenant car il y a urgence.
Quels défis et obstacles se dressent sur le chemin d’une transition énergétique ?
En ce qui concerne les défis et les obstacles, on ne peut bien sûr pas passer d’un état A à un état B sans qu’il y ait du frottement et des obstacles. Pour citer un exemple, nous sommes en train de remplacer sur nos chantiers des canalisations en polyéthylène, issues des hydrocarbures, avec une fabrication à partir de pétrole.
Les mêmes canalisations sont en train d’être installées à partir de matériaux biosourcés, c’est-à-dire fabriquées avec des résidus de sciure de bois en l’occurrence.
Pour ce passage des matériaux issus du pétrole à des matériaux biosourcés, aujourd’hui, la plupart des chefs de chantier chez GRDF sont convaincus et veulent basculer vers cet état B, mais il faut que l’on ait une production à la hauteur de ces matériaux qui sont nouveaux, avec une montée en puissance.
Actuellement tout le monde voudrait en installer, mais la filière n’est pas encore tout à fait assez développée pour aller aussi vite que l’on le souhaiterait.
Comment le gaz peut-il contribuer à la création d’emplois et à la croissance économique ?
D’abord, le gaz représente 35 000 emplois directs ici en région Auvergne-Rhône-Alpes. On estime que le gaz renouvelable va permettre d’ici 2030 de créer 6 000 emplois supplémentaires. Nous sommes ici dans une région qui est la Silicon Valley des gaz renouvelables.
De nombreuses entreprises qui sont des pépites des gaz renouvelables sont domiciliées ici en Auvergne-Rhône-Alpes. Des noms comme Waga, Deltalys, Methalac. Ce sont des entreprises qui deviennent connues à l’international, qui ouvrent des filiales parfois aux États-Unis ou au Canada. Ce sont vraiment les Google et Facebook de la méthanisation. Elles sont basées ici. Elles sont dans une dynamique forte. Donc on constate bien le potentiel autour de l’innovation.
La filière des gaz verts, c’est aussi le maintien de l’agriculture. Pour un agriculteur, méthaniser ses déchets, c’est parfois pouvoir financer sa conversion en agriculture biologique, c’est pouvoir transmettre son capital à ses enfants pour que l’activité continue. Nous nous disons qu’au-delà de l’énergie, c’est de l’engrais, au-delà de l’énergie et de l’engrais, c’est de l’emploi et des paysages.
Chez GRDF, nous avons plutôt une vision d’une économie circulaire dans laquelle finalement, l’argent reste dans les territoires plutôt que de partir à l’étranger et à travers laquelle l’emploi local est pérennisé.
En tout cas, on se dit que si ce n’est pas toute la solution, c’est nécessairement au moins une partie de la solution dans une France qui recherche la souveraineté énergétique et la souveraineté tout court.
Qu’est-ce que GRDF ?
GRDF, c’est le distributeur de gaz naturel. C’est 200 000 kilomètres de réseau. C’est 5 fois le tour de la Terre, qui circule partout sur le territoire, sous nos pieds dans les métropoles, mais aussi dans des villes de plus petite taille, voire en campagne.
Il s’agit du réseau qui achemine le gaz jusque dans les maisons, dans les industries, dans les piscines, dans les bibliothèques, pour chauffer, pour cuisiner, pour l’eau chaude sanitaire. Donc ce gaz qui jusqu’ici était un gaz fossile est un gaz qui devient renouvelable. La molécule renouvelable et la molécule fossile se mélangent à l’intérieur des canalisations pour le compte de fournisseurs.
Aujourd’hui, les Français connaissent mieux leurs fournisseurs que GRDF, puisque nous sommes simplement celui qui dessert pour l’ensemble de tous les fournisseurs.
Qui sont les cibles de GRDF ?
Chez GRDF, nous desservons des clients, le plus grand nombre étant les clients particuliers. Vous avez peut-être un contrat de gaz avec un compteur orange chez vous, ce compteur est un compteur GRDF et le contrat est celui de votre fournisseur, mais votre gaz passe par les canalisations opérées par GRDF.
Il y a donc des clients particuliers, des clients industriels, votre boulanger possiblement, votre bibliothèque. Il y a des clients tertiaires.
Nos parties prenantes peuvent être aussi bien des collectivités locales, qui sont propriétaires des réseaux, que des agriculteurs qui ont des projets et qui voudraient fabriquer du gaz renouvelable pour venir l’injecter.
Nous sommes vraiment au cœur des territoires.
Quel est le bilan de GRDF concernant la méthanisation ?
Nous sommes dans une région où la dynamique est très forte. Nous avons fait fois deux ces deux dernières années. Donc, nous sommes aujourd’hui à 57 méthaniseurs qui injectent sur le réseau opéré par GRDF en Auvergne-Rhône-Alpes, avec plus de la moitié des départements dans lesquels le gaz renouvelable a dépassé 10 % de la consommation des ménages sur le résidentiel.
Nous sommes donc sur cette forte dynamique que nous souhaitons encore amplifier dans les années qui viennent, puisque nous allons faire fois cinq d’ici 2030. La dynamique va s’accélérer et c’est une très bonne nouvelle pour la décarbonation de la France.
Quel est votre mot de la fin ?
Merci d’avoir pris le temps de cet échange. Je constate que nous sommes dans un monde qui a perdu la nuance et je formule de mes vœux que confronter nos représentations du monde, prendre le temps d’échanger, d’accepter des visions différentes reste quelque chose de fort, à la fois dans le débat énergétique, mais de façon plus générale dans le débat sur la société.
Ne laissons pas polariser. Essayons d’être une société du « et », plutôt qu’une société du « ou ». Ce n’est pas ou l’énergie électrique ou l’énergie gaz, cela doit être les deux, si l’on veut avancer vite de façon concrète et pragmatique dès aujourd’hui.
Plus d’infos :
Stéphanie WIESE, Déléguée CommunicationGRDF Sud-Est
stephanie.wiese@grdf.fr