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Fondation Innovation Sociale : accélérateur d’impact pour l’ESS

Près de 80 projets d'innovation sociale de la métropole de Lyon ont été soutenus pour une enveloppe financière de près de 1,2 million d'euros.

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Émeline Baume, Présidente de la Fondation Innovation Sociale
Émeline Baume, Présidente de la Fondation Innovation Sociale

Innovation sociale Lyon

La Fondation Innovation Sociale est née d’une initiative conjointe de la Métropole de Lyon, de la Fondation d’Entreprise Caisse d’Épargne Rhône Alpes et de la Banque des Territoires.

Plus d’info : fondation-innovation-sociale@fondation-fit.org

Couvrant une large palette de domaines d’intervention, les projets soutenus par la Fondation Innovation sociale illustrent la diversité et la richesse de l’innovation sociale sur le territoire de la Métropole de Lyon. Parmi ces projets, on retrouve des initiatives dans les secteurs de la solidarité (9 entreprises), de l’alimentation (13 entreprises), de l’habitat et du logement (7 entreprises), de l’environnement (9 entreprises), de l’agriculture (5 entreprises) et du conseil (6 entreprises). Cette diversité témoigne du dynamisme entrepreneurial et de la capacité d’innovation du territoire lyonnais en matière de solutions sociales.
L’objectif est de renforcer les capacités d’innovation du territoire en soutenant financièrement des entreprises et des porteurs de projets issus de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui œuvrent à accroître leur impact sociétal.

Ses actions ont conduit à des résultats plutôt positifs 

Depuis son lancement en mars 2019, la Fondation a reçu plus de 300 candidatures de projets innovants. Près de 80 d’entre eux ont été sélectionnés et ont bénéficié d’un soutien financier total de près de 1,2 million d’euros. ( Retrouvez ici lAnnuaire des lauréats 2023)
Ce soutien permet aux porteurs de projet de tester et d‘expérimenter leurs solutions innovantes dans le but de les diffuser à l’ensemble des acteurs économiques du territoire et d’inspirer les politiques publiques locales.
Mais quels sont les retours sur investissement, comment fonctionne cette fondation, comment mesure-t-elle l’impact de ces projets et quel est son bilan depuis son lancement ? Rencontre avec Émeline Baume, présidente de la Fondation Innovation Sociale

Pouvez-vous nous présenter la Fondation Innovation sociale ?

Il y a quelques années, donc en 2019, la Métropole de Lyon a créé une coquille pour accélérer et développer la recherche et le développement social. Donc cette coquille s’appelle la Fondation pour l’Innovation sociale.
A l’époque, la Métropole de Lyon avait observé que, sur le territoire, les acteurs de l’économie sociale et solidaire n’ont pas un guichet pour les accélérer dans leur développement et dans leur changement d’échelle, mais plein d’endroits : la Banque des Territoires, certaines banques spécialisées dans l’accompagnement des acteurs de l’ESS, certaines collectivités, certains fonds de dotation. 
L’idée était de dire qu’avec la Banque des Territoires, avec l’une des banques qui financent beaucoup les acteurs de l’économie sociale et solidaire, la Caisse d’Épargne, et avec la métropole de Lyon, qui à l’époque avait l’envie de s’intéresser aux sujets de l’ESS, nous allions créer cette coquille. 
Il s’agit vraiment d’une coquille, c’est-à-dire que si d’autres acteurs veulent financer, amener au pot commun, cela fera encore plus pour les acteurs de l’ESS. 
Quand on est arrivés aux responsabilités avec Bruno Bernard en juillet 2020, on a maintenu cette coquille, et on a amené d’autres politiques publiques. Une politique publique « Agriculture et alimentation », qui est portée par Jérémy Camus ; la politique « Réduction des déchets », qui est portée par Isabelle Petiot ; et puis une autre politique publique, que je porte, qui est le numérique. Et notre constat a été le suivant : nous avons observé que les acteurs de l’économie sociale et solidaire ont souvent des solutions dans ces trois objets, donc on va investir de l’argent, pour pouvoir les financer davantage et mieux.
Donc aujourd’hui, c’est visible dans l’annuaire de la Fondation pour l’Innovation sociale qui a été publié en fin d’année civile 2023, il y a à peu près 80 acteurs qui ont été accompagnés par cette fondation, qui accompagne sur l’émergence, à travers de la subvention, le changement d’échelle, toujours avec des subventions, en plus important ; et le changement complet de gabarit avec de l’avance remboursable sur 2 ans. 
Il s’agit vraiment d’un outil au service de la transformation du territoire au sens où cela permet aux hommes et aux femmes qui créent des entreprises sociales d’être accélérés en toute bienveillance. Car ce que l’on apporte également avec la fondation, c’est un réseau. Les membres de chacun des jurys sont élus locaux ou dirigeants d’un bailleur social ou porteur d’un pool bancaire ou chercheur. Et donc nous ouvrons toutes et tous nos carnets d’adresse pour permettre à ces solutions, soit de se prototyper, soit d’élargir leur champ d’action.

Quels sont ses objectifs ?

La raison d’être de la Fondation pour l’Innovation sociale sur le territoire de la Métropole de Lyon, c’est de financer les acteurs de l’économie sociale et solidaire qui sont souvent par principe des habitantes et des habitants qui créent des organisations pour répondre à des besoins peu ou mal couverts sur le territoire.

Qui sont les cibles ?

Sur le territoire de la Métropole de Lyon, un peu plus de 10 % des emplois sont des emplois dans l’économie sociale et solidaire. Donc il est possible d’émettre une hypothèse selon laquelle il y a un peu plus de 20 000 organisations de l’économie sociale et solidaire. Mais attention, l’ESS est très vaste, cela s’étend des mutualités, des assurances, en passant par les grosses organisations sanitaires et sociales, jusqu’aux porteurs de solutions de l’économie circulaire ou de la lutte pour l’égalité et la justice sociale. 
La Fondation Innovation sociale va beaucoup chercher les petits et moyens acteurs pour les accompagner dans leur croissance. Cela étant dit, tous les appels à projets sont ouverts. Nous fonctionnons par appel à projets, donc n’importe quelle structure qui a des statuts ESS peut répondre.

Pouvez-vous nous citer quelques exemples d’innovations soutenues par la Fondation ?

Depuis que nous sommes en situation de responsabilité avec Bruno Bernard, j’ai des exemples d’entreprises ou d’organisations qui ont vraiment beaucoup d’impact sur le territoire et qui sont innovantes au sens où c’est la première fois que ce type d’organisations existent.
Il y a un centre de santé communautaire par exemple à Bron, qui a été financé par la Fondation pour l’Innovation sociale. Le principe, c’est d’avoir des professionnels de santé, des médecins, mais aussi des compléments aux médecins, c’est-à-dire des kinésithérapeutes, des ostéopathes, des diététiciens/diététiciennes et d’avoir aussi de l’espace pour permettre aux hommes et aux femmes qui ne vont pas consulter spontanément des professionnels de santé, parce qu’ils ne savent pas qu’ils peuvent être accompagnés y compris gratuitement par notre sécurité sociale, de rencontrer d’autres professionnels pour finalement traiter leur santé, leur bien-être globalement plutôt que de traiter uniquement une pathologie en particulier. On pense aux familles, aux mères et aux pères qui viendraient avec leurs enfants et qui pourraient autant parler de la question des écrans que de l’alimentation. 
Ce centre de santé communautaire est né de la volonté d’une jeune femme, qui avait observé ce type de structure au Canada et qui s’en est fortement inspirée, mais il s’agit du premier arrivé sur le territoire. Donc je pense à eux en particulier.
Je pense à Caracol aussi dans le sujet de l’impact très social et solidaire. C’est une organisation qui est née sur la base du constat de vacances dans le parc immobilier. En particulier des hôtels, qui sont mal positionnés, ou des immeubles qui attendent d’être réhabilités et qui pourraient accueillir des hommes, des femmes, des familles, des jeunes, pour faire de l’habitat, du logement. 
Caracol exerce cette activité qui consiste à identifier ces bâtiments auprès de bailleurs publics ou privés. Je pense à un hôtel à Fontaines-sur-Saône par exemple. L’objectif est qu’il soit transformé temporairement pour recevoir des publics en situation de précarité, qui ont besoin d’un logement, et qui vont vivre une forme de colocation avec une forme d’accompagnement social, mais très légère. L’idée est de dire qu’on leur garantit un lieu de vie pluriel, dans lequel ils peuvent se nourrir, dormir et rencontrer d’autres gens. Mais la base c’est d’avoir un toit. Voilà ce qu’est Caracol.
Dernier exemple : forcément toutes les organisations de l’économie sociale et solidaire qui ont été accompagnées dans leur grand changement d’échelle, en particulier Rebooteille. C’est une organisation qui se situe aux ateliers Briand, qui est le pool consigne de la métropole de Lyon. 
La raison d’être de Rebooteille est d’accompagner les acteurs des jus de fruits, des bières, du vin et autres spiritueux pour utiliser la consigne. Donc, proposer des bouteilles standardisées, dans lesquelles le professionnel met du contenu, la bouteille est livrée dans des points de vente de notre quotidien et est récupérée, lavée et remise sur le marché.

Quels sont les principaux résultats et impacts obtenus par ces initiatives ?

La Fondation pour l’Innovation sociale accompagne les acteurs de l’économie sociale et solidaire qui répondent à des besoins peu ou mal couverts sur le territoire de la métropole de Lyon. Physiquement, il s’agit de ce territoire. Donc, tous les ans, voire deux fois par an, cette fondation émet un appel à projets, dit « généraliste », sur ce que l’on appelle l’innovation sociale.
L’innovation sociale consiste à se demander comment faire plus et mieux pour répondre aux besoins des habitantes et habitants, sans moyens techniques particuliers. Il ne s’agit pas d’innovation technologique, mais d’innovation sociale. Donc il est question de s’organiser autrement pour répondre aux besoins des habitantes et habitants qui aujourd’hui ne sont pas couverts.
Cet appel à projets généraliste permet de toucher des organisations, des associations, qui répondent à des sujets d’urgence sociale, des sujets de solidarité globale, sur l’habitat, la mobilité. Puis aussi des sujets plutôt d’urgence écologique, sur des questions d’alimentation et de circularité. 
A partir de ce retour d’expérience, nous nous sommes dit que nous allions investir un peu plus d’argent sur les sujets agricoles et alimentaires, sur ces questions « de la fourche à l’assiette », un peu plus d’argent sur les questions de l’économie circulaire et un peu plus d’argent sur les questions numériques, car nous avons observé qu’il y a beaucoup d’envie d’agir sur le territoire sur ces sujets.
Donc, dans l’année, il y a des appels à projets thématiques sur l’agriculture, l’alimentation, sur la réduction des déchets et l’économie circulaire et sur l’inclusion numérique. Depuis 2019, tout cela a permis d’accompagner à peu près 80 organisations, sachant que l’enveloppe de 2019 était réduite.
On peut ainsi émettre l’hypothèse que l’on a permis à environ 200 personnes de tester, d’éprouver des modèles économiques ou d’éprouver des solutions auprès d’une diversité d’habitantes et d’habitants, des jeunes, des personnes en situation de précarité temporaire ou durable, des personnes vieillissantes, car nous avons de nombreux projets autour du vieillissement ; mais aussi d’impacter des territoires voisins.
Je pense en particulier à toutes les solutions autour de la lutte contre toutes les formes de gaspillage alimentaire et une juste rémunération des paysans et paysannes. Ce que l’on a porté avec Jérémy Camus, cela a concerné des entreprises et organisations situées sur la métropole de Lyon, mais qui travaillent avec des agricultrices et agriculteurs sur les territoires extérieurs. 
Donc en termes d’impact, nous touchons le territoire mais il faut se dire qu’il y a 200 professionnels qui travaillent, donc forcément cela ne répond pas aux besoins sociaux de 1 400 000 habitants. C’est en cela que l’on a besoin de porter plus et mieux l’existence de cette Fondation pour l’Innovation sociale à la connaissance des acteurs de l’économie sociale et solidaire. 
Le deuxième message est que cette fondation sera présente, aux côtés d’autres acteurs de l’ESS, le 14 mai, le jour métropolitaine de l’économie sociale et solidaire. C’est à ce moment-là aussi que l’on pourra identifier les envies d’agir des acteurs de l’ESS qui sont vraiment des porteurs de solutions pour nous.

Quelles sont les sources de financement de la Fondation ?

La Fondation pour l’Innovation sociale, comme c’est une coquille collective, il y a eu un apport de financement de la métropole de Lyon. De mémoire, je dirais 1,5 millions. Nous avons recapitalisé à notre arrivée. Il y a eu un apport de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes et un apport de la Banque des Territoires. Ce qui est important et intéressant, ce n’est pas tant ce qu’il y a là, que les besoins en financement des organisations. 
Donc, pour les accompagnements sur de l’émergence, il s’agit souvent d’un ticket, d’une aide en subvention de fonctionnement, ce qui est très rare, de 5 000 à 10 000 euros.
Pour un dépôt de projet sur du développement, c’est-à-dire que la solution a déjà été testée et qu’il y a besoin de financer le développement du projet, donc un peu de réflexion, de recherche, mais aussi peut-être un lieu, du lien avec d’autres, il y a des tickets de 5 000 à 15 000 euros. Et lorsqu’il s’agit d’une demande d’avance remboursable, donc vraiment pour un changement d’échelle, c’est 50 000 à 100 000 euros.
C’est cela je pense qui est le plus important à avoir en tête, c’est le gabarit de soutien, plus que ce qui a dans la coquille. Parce que nous, nous remettons dans le pot dès qu’il n’y a des besoins.

Quel rôle ont joué les deux autres partenaires ?

Dans cette coquille, il y a 2 autres financeurs : d’une part, la Banque des Territoires, ex-Caisse des Dépôts. L’objet de cet outil d’État est d’accompagner les territoires dans leur transformation, pour parler très largement. Cela fait donc complètement sens qu’ils investissent un peu de fonds publics nationaux pour accompagner les acteurs de l’ESS. 
D’autre part, pour ce qui est de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes, c’est une banque qui traditionnellement a toujours accompagné les acteurs de l’ESS. Quand la métropole a cherché un acteur bancaire qui avaient envie de placer des fonds dans cette coquille, ils ont dit oui. Par ailleurs, ils organisent souvent des temps de dialogue entre différents gabarits d’acteurs de l’ESS, car ils ont une agence dédiée à l’ESS.

Émeline, quelle est votre vision personnelle de l’innovation sociale ?

En tant qu’élue locale et que présidente de cette fondation, je dispose d’au moins trois possibilités :
la première, c’est de lire de vrais projets, qui ne sont pas que des envies d’agir. C’est-à-dire que ce n’est pas un échange oral, ce sont des femmes, des hommes et des organisations qui couchent sur papier leurs capacités de faire, leur envie de faire et leur besoin aussi de faire. Donc, cela me montre la maturité des acteurs du territoire. C’est très important d’avoir ce retour pour un élu local. 
Le deuxième aspect que cela m’apporte concerne la diversité des capacités de faire. Intuitivement, j’avais bien ressenti qu’il y avait beaucoup de choses autour de l’économie circulaire. Mais je n’avais pas nécessairement mesuré à quel point il y avait des capacités d’action sur la question du vieillissement de la population, des précarités dans la jeunesse et autour de la jeunesse. C’est un deuxième point important.
Le troisième point est que cela me permet de jauger la bonne adéquation entre les outils que portent les acteurs publics en général et les besoins des acteurs du territoire. Cette fondation a fait le choix de soutenir l’émergence, le développement et le changement d’échelle, à travers de la subvention et de l’avance remboursable. 
Au fur et à mesure des dossiers et des jurys, à raison de 3 à 4 jurys par an, cela m’a permis de prendre conscience qu’il y avait vraiment un besoin sur le changement d’échelle et que peut-être que l’avance remboursable est une bonne solution, mais qu’il y a d’autres moyens aussi pour accompagner le changement d’échelle.
Ceux-ci étant très simples, comme le fait de garantir un parcours immobilier, donc avoir des lieux, en particulier des lieux dans le centre, à Lyon et Villeurbanne, où on sait que les bureaux sont très chers et les ateliers encore plus compliqués à obtenir quand on est acteur de la réparation, du reconditionnement et de l’économie circulaire.
Cela m’a permis de prendre conscience qu’il y a aussi une nécessité d’accompagner les créateurs/créatrices, dirigeants/dirigeantes dans des questions de burn-out entre autres. Car quand on est en changement d’échelle, on cherche autant de l’argent public que de l’argent privé, mais en même temps il faut continuer son projet. 
Cela m’apporte tout ça.

Quels sont les défis majeurs auxquels la Fondation est confrontée aujourd’hui ?

Le premier défi pour cette Fondation pour l’Innovation sociale, cela a été de communiquer, d’avoir un logo, des visuels, etc. Nous n’avions pas tout cela, nous avons passé tellement de temps à accompagner les acteurs que nous avons pris le temps de cette organisation graphique et visuelle uniquement en fin d’année 2023. Ceci explique qu’il y ait désormais un annuaire de la Fondation pour l’Innovation sociale pour montrer justement comment elle tient sa promesse. 
Le deuxième défi qui attend la fondation, c’est d’ajuster ses moyens de soutien. Cest-à-dire que nous sommes axés sur les subventions et les avances remboursables, peut-être que nous pourrions émettre des titres participatifs pour prendre part au changement d’échelle de certaines organisations. Donc rentrer en investissement sur du temps long dans ces organisations, pour leur donner de la visibilité sur du long terme et permettre vraiment leur croissance. Ce qui implique d’avoir encore plus d’impact sur le territoire.

Quelles sont les difficultés quotidiennes dans l’exercice des missions de la fondation ?

Alors, il me semble que la Fondation pour l’Innovation sociale a deux grandes difficultés. La première est plutôt liée à ma position de Vice-Présidente de la métropole de Lyon et concerne le fait que ce creuset soit vraiment identifié par le plus grand nombre.
J’ai toujours cette crainte de rester dans une forme d’entre-soi, comme nous publions sur LinkedIn, donc tout le monde n’est pas connecté au bon moment ou n’est pas mature au bon moment pour répondre aux appels à projets. Il faudrait élargir la diffusion de l’existence de cette fondation et vous y participez avec cette interview.
Le but est de vraiment aller chercher la Fondation pour l’Innovation sociale de la métropole de Lyon pour avoir les informations à temps pour pouvoir déposer son projet.
Le deuxième aspect est lié à notre raison d’être, qui est vraiment d’accélérer et de soutenir l’impact des organisations de l’économie sociale et solidaire sur le territoire. Nous disposons de deux outils pour cela : la subvention et l’avance remboursable.
Nous pourrions avoir un troisième outil avec les titres participatifs, il existe peut-être d’autres outils que l’on ne mobilise pas. C’est ce qui nous attend, c’est une difficulté que l’on rencontre, c’est d’ajuster nos modes d’accompagnement des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui viennent chercher la fondation.

Pourquoi avoir choisi le portefeuille économie, emploi, commerce numérique et achats publics ?

Quand on a fait campagne avec Bruno Bernard et toutes les personnes qui portaient une vision de transition écologique et sociale du territoire, j’ai fait partie des femmes qui ont été identifiées en capacité de porter une vision ou a minima un accompagnement des acteurs socio-économiques du territoire, parce que j’ai fait des études de sciences économiques et que, comme je m’étais occupée d’économie circulaire par le passé, je connaissais déjà une partie des acteurs économiques qui avaient « pivoté » comme on dit dans le jargon vers de nouveaux modèles économiques moins prédateurs en ressources.
Quand nous sommes arrivés en situation de responsabilité en juillet 2020, Bruno Bernard a constitué une équipe en répartissant les périmètres de travail. Quelqu’un pour le sujet « Énergie, climat », quelqu’un pour le sujet « Déchets, réduction des déchets », quelqu’un pour le sujet du social etc. Il fallait une personne pour le sujet de l’économie mais aussi pour les achats publics et le numérique et cela a été moi. 
Ce choix a été fait sur la base de mon expérience, mais aussi de mon envie de passer ce message à la diversité des acteurs socio-économiques pour leur transmettre que l’on souhaite transformer le territoire avec eux.
C’est un message très fort. Souvent, on imagine que les écologistes veulent faire venir des gens de l’extérieur et changer comme cela.
Mais le message que je portais, puisque j’avais déjà été élue locale et en responsabilités, c’était de dire que parmi les acteurs du territoire, il y a en a qui ont une forme de maturité sur le sujet de la biodiversité, sur le sujet du carbone ou sur le sujet de l’inclusion sociale, sur le sujet de la jeunesse.
Donc, nous voulons agir avec les acteurs. Et c’est comme cela que l’on a porté l’économie à impact et c’est comme cela que je suis devenue Présidente de la Fondation pour l’Innovation sociale.

Quelles sont les perspectives de la Fondation et ses ambitions pour les années à venir ?

Dans très peu de temps, c’est important que je le dise, il y a un projet de convergence de tous les acteurs de l’économie sociale et solidaire du territoire, mais aussi avec des acteurs de l’extérieur, pour partager nos capacités de transformation et les bons outils à mobiliser, au cours de la Journée métropolitaine des acteurs de l’économie sociale et solidaire, qui se tiendra le 14 mai aux Subsistances à Lyon. Cette journée de convergence et de partage est très importante.
Deuxième chose à venir : avec le début de l’année 2024, il y a eu un appel à projets généraliste de la fondation, pour lequel je dois avoir un jury courant mai. Ensuite, nous aurons un appel à projets autour de la réduction des déchets et de l’économie circulaire. Suivra un appel à projets autour du numérique et enfin un appel à projets autour de l’alimentation. Tout cela pendant l’année 2024, pour soutenir toujours plus et mieux et financer les acteurs de l’économie sociale et solidaire qui portent des solutions locales au désordre global.

En guise de conclusion, que souhaitez-vous ajouter ?

Ce serait plutôt un petit rapport d’étonnement. Je dis souvent aux équipes et aux autres financeurs et membres du jury que, dans les projets qui viennent à nous, je connais la plupart des organisations. Si je ne les connais pas personnellement, j’ai déjà vu leur post, leur activité, je les ai croisées sur le terrain. Donc, à chaque fois je dis que j’aimerais découvrir des solutions. Or, je n’en découvre pas.
Soit cela veut dire que je fais entre guillemets bien mon travail d’élue locale, c’est-à-dire que je suis bien ce qui est posté sur les différents réseaux sociaux et ce qu’il se passe sur le terrain.
Soit cela veut dire que l’on n’est pas encore suffisamment ouverts et identifiés et qu’il faut vraiment que l’on communique encore plus et mieux sur l’existence de cette Fondation pour l’Innovation sociale.
 

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