#FDA21 Sélection de pièces recommandées par le public
L’Idiot : éblouissante et savoureuse
Thomas Le Douarec a fait le pari de théâtraliser ce roman de Dostoïevski marqué par la maladie et la mort. Une pièce qui fait partie des meilleures à regarder absolument au festival Off d’Avignon 2021.
Tous les jours à 12h30, à la Théâtre des Lucioles, 10 formidables comédiens incarnent 17 personnages de l’adaptation du chef-d’œuvre de la littérature russe. La dernière création de la Compagnie le Douarec.
Soigné d’une maladie psychiatrique pendant plusieurs années, le prince Mychkine rentre de Suisse, ruiné et faussement guéri. L’idée est de récupérer son éventuel héritage. Son caractère bon enfant, sincère, aimable, naïf, isionnaire, le fait passer pour un idiot. Il réussit à s’infiltrer dans les cercles fermés de la société russe, ceci bien évidemment par recommandation. Son intelligence et sa capacité intuitive de comprendre facilement les gens sont des atouts qu’il utilise sans arrière-pensée pour avoir la confiance de ses interlocuteurs. Mychkine dit souvent aux gens qu’ils sont bons et n’hésite pas à leur exprimer son amour. Fortuitement, il se voit au coeur du mariage de son tuteur avec Nastassia Filippovna, une belle femme maltraitée durant son enfance à qui on colle la renommée prostituée. Le prince décide de venir au secours de cette femme.
Un mot sur les comédiens de l’idiot
dans les bois : le retour à l’essentiel
Cette formidable pièce, jouée dans la nature, mise en scène par stella serfaty défend une vie saine et simple où l’essentiel, le retour à soi, à la nature, est le maître mot. Le spectateur est co-constructeur du spectacle : une véritable joie où ils sont en immersion. Ils deviennent eux même durant 1h30 des comédiens sur scène, le tout bien orchestré par stella serfaty.
« Chaque matin était une joyeuse invitation à rendre ma vie tout aussi simple, et aussi innocente que la Nature elle même», selon Henry David Thoreau.
dans les bois mettez-vous au vert vous avez assez mangé de foin d’après walden de henry david thoreau.
du 14 au 24 juillet à 12h30 à COUR DU SPECTATEUR (LA) 5 place Louis GASTIN84000 – AVIGNONTraduction : Nicole Mallet éditions le mot et le resteMise en scène, adaptation et jeu : Stella SerfatyDanse : Julie Botet ou Lora CabourgCollaboration artistique : François FrapierScénographie : Magali Murbach |
Gardiennes : les trucs de femmes dévoilés aux hommes
Avortements, règles douloureuses, grossesses, amour, joie d’avoir des enfants, pendant 1h15 Fanny CABON met sur le tapis les témoignages de dix femmes d’une même lignée familiale, de 1920 à nos jours. La pièce est élue meilleur seul en scène Festival Off Avignon 2018.
Des récits cachés, drôles parfois, bouleversants, qui ne se disaient et ne se disent encore maintenant qu’entre femmes. Un spectacle émouvant apprécié unanimement par toute la critique.
« J’avais l’impression qu’elle parlait de moi ou plutôt que le dialogue était uniquement entre elle et moi. Ce sont des choses vraies de femmes et qui ont un tout petit peu évolué par rapport au siècle dernier, mais reste encore un combat quotidien. Merci Fanny pour cette pièce, confie Anne à la fin du spectacle.
Dix pièces en une :
L’excellente comédienne Fanny modifie sa voix, son costume, son caractère, pour représenter toutes ces femmes. Elle est une vraie ambassadrice en incarnant la mémoire de ces femmes, qui au fil de leurs récits deviennent les nôtres : nos grands-mères, nos tantes, nos mères, nos cousines, nos filles. Une pièce sur la transmission et sur la liberté de disposer de son corps à travers dix passages de témoin : 100 ans d’histoires quotidiennes, parfois tragiques, belles
Tous les jours sauf les lundis à 13h25 au Théâtre des 3 Soleils – 4 rue Buffon 84000 Avignon
Un Mot de Fanny CABONDepuis mon enfance, j’ai été bercée par les histoires et mésaventures de mes grandes tantes, de leurs filles, de ma grand-mère et de ma mère.« Roh ! Il faudrait qu’on en fasse un livre, de nos histoires. Y a de quoi faire ! » disaient-elles.Alors, j’ai eu besoin de rendre hommage à ces gardiennes de la vie, à ces gardiennes des secrets.Pour célébrer leur courage, leur abnégation et leur joie de vivre.De ces sujets délicats – l’intimité, la sexualité rarement librement choisie…-, j’ai voulu écrire une pièce en forme de témoignage, un texte qui leur ressemblerait, en reprenant leurs paroles souvent touchantes, drôles parfois, perlées de poésie, mais toujours sincères et vraies, incarnées. C’est une forme d’hommage que je rends à ces femmes ordinaires qui avaient l’intelligence du cœur, le bon sens populaire et le parler juste.Depuis que je joue cette pièce, à la fin de chaque représentation, beaucoup de spectatrices et de spectateurs viennent me parler. Là, j’entends que mes Gardiennes touchent chacun d’entre nous, qu’elles nous racontent une histoire universelle à travers les leurs et qu’elles nous relient, d’une façon à une autre, à nos propres histoires familiales, à tous, hommes ou femmes.Parcours de Fanny CABONA 15 ans, elle décroche déjà plusieurs contrats professionnels. Elle part en tournée théâtrale à 17 ans avec la pièce de Roger Ferdinand «Pas d’âge pour l’amour» mis en scène par Robert Manuel.Puis elle joue régulièrement dans des classiques avec différentes compagnies (Molière, Marivaux, Racine, Feydeau…) que des créations (« Voltaire, de la tolérance à la raison », « Scènes de ménage » ou « La confession d’un enfant du siècle ») sous la direction de Jean-Luc Gonzales, Gérard Malabat, Pierre-Marie Carlier, Jean-Philippe Daguerre…Elle obtient également des rôles au cinéma (avec Philippe Lioret) et la télévision dans de nombreuses séries et téléfilms sous la caméra d’E.Dhaene, O.Barma, E.Leroux, E.Duret, P.Isoard, B.Arthuys…En parallèle, depuis plus de 15 ans elle est aussi formatrice (communication, gestion du stress…)En 2016, elle écrit Gardiennes pour rendre hommage aux femmes de sa famille, de son arrière-grand-mère à sa fille. |
Bruno DE SAINT RIQUIER – Metteur en scèneIl a dirigé pendant douze ans « Le Nickel » Théâtre de Rambouillet.Il joue dans La Ménagerie de verre (Théâtre du triangle, 1987), Le Bruit de la Vie (Théâtre de la Forge, 1990), La mère confidente (Arthélème, 1998), Les Bonnes et Conversations après un enterrement (Théâtre de la poursuite, 2000), Le Silence de la mer (Cie Avant-Quart) et 3 hommes sur un toit (Théâtre du détour m.e.s. Antoine Marneur, 2017 + Avignon 2018)Avec sa compagnie il développe un travail de fond autour de la lecture publique orale en créant Les Lectorales.Après des assistanats notamment auprès de Raymond Gérôme (La Maison du Lac avec Jean Marais et Edwige Feuillère, 1986), il signe sa première mise en scène en 1992, avec Les Voisins de James Saunders. Viendront ensuite une quinzaine de spectacles dont : La Ronde, Gilles et la Nuit, Roméo et Juliette, Be-Bop, Outrage à l’évolution, Toït Toït!, Les Nouveaux Diablogues, Lettres de Famille, Saint-Just, Célimène et le Cardinal, ou encore Noël c’est Noël ou le voyage de Balthazar qu’il écrit pour le jeune public.Installé en région Centre depuis 2006, il a travaillé avec la Cie de l’Ange ; a mis en scène deux spectacles pour la Cie du Barouf (No et moi, de Delphine Le Vigan et La patience des buffles sous la pluie) et développe depuis quelques années avec le Théâtre du Détour d’Antoine Marneur une réelle complicité de travail. |
Les Hauts de Hurlevent : le public ravi
Les Trois Mousquetaires : un humour déjanté
Une mise en scène comique et anachronique mêlant la Commedia dell’arte à des références et chants contemporains.
Ils sont 12 comédiens « mousquetaires » sur scène tous les jours à 14h30 Théâtre des Gémeaux. Ils doivent affronter une série de situations pas toujours facile afin de se saisir des précieux diamants de la Reine. Ils demandent quelques fois le soutien des spectateurs pour se recharger d’énergie et de courage “un pour tous et tous pour un !”.
Tout au long du spectacle, on y retrouve des chants, danses, combats. Une véritable prouesse !
« Nous avons même remporté le prix “Spectacle préféré des Versaillais” en 2017 et 2018. Comme on ne l’avait pas encore amené à Avignon, on s’est dit que c’était l’occasion d’apporter un peu de bonne humeur ! », exprime un des mousquetaires.
Adaptation et Mise en scène Note d’intentions de Charlotte Matzneff et Jean-Philippe Daguerre
Adapter et mettre en scène « Les Trois Mousquetaires » d’Alexandre Dumas est une aventure grisante et vertigineuse. « Les Trois Mousquetaires » font partie de notre patrimoine, aussi bien littéraire que cinématographique. On a tous notre mousquetaire préféré, notre version cinématographique préférée.
C’est une œuvre qui est rentrée dans l’inconscient collectif. Elle fait partie des figures emblématiques de la littérature française. Tant de gens s’en sont emparés : il existe des dizaines de dessins animés, des dizaines de romans jeunesse, des dizaines de films et de séries télévisées.
La difficulté a été d’abord d’adapter l’œuvre. Elle est tellement dense, complexe que Jean-Philippe Daguerre et moi avons été évidemment forcés de faire des choix. Nous ne pouvons pas tout raconter sous peine de faire une pièce de six heures.
Les trois mousquetaires, aventure de cape et d’épée, de sentiments et de cavalcades. Cette adaptation-ci va au-delà des adaptations habituelles puisqu’elle va bien plus loin que la simple histoire des ferrets de la Reine.
Le roman est parcouru dans son intégralité et se termine par la mort de Milady. Ici, nous suivons le parcours des femmes jusqu’à l’extinction de leurs feux. Constance assassinée par Milady puis Milady assassinée par Athos. Femmes aux destins amoureux et tragiques, moteur de toute aventure épique et sentimentale. Au milieu de la monstruosité d’un siècle qui leur laisse peu d’espace pour exister. Que ce soit dans la bienséance et les conventions de la cour ou dans les perfides roueries de l’alcôve.
Dans la plupart des adaptations, les histoires d’amour sont édulcorées. Nous souhaitons ici parler des hommes et des femmes dans tout ce qu’ils ont de merveilleux comme dans leurs failles. Nous voulons retranscrire la complexité des sentiments et la dureté de ce siècle à l’égard des femmes qui ne leur laisse souvent que très peu de choix.
Ces trois histoires d’amour (La reine et le duc de Buckingham, Constance et d’Artagnan, Athos et Milady) sont au centre de notre adaptation. Les hommes sont infidèles malgré l’amour qu’ils éprouvent, les femmes sont manipulatrices parce qu’elles n’ont pas d’autre alternative.
Rien n’est linéaire, le bien et le mal s’enchevêtrent… comme dans la vie… sans jugement de notre part ni sans jugement, nous l’espérons, de la part du spectateur. Milady est une femme laissée exsangue par Athos, elle n’a d’autre choix que de faire un pacte avec le diable si elle veut survivre. Constance, femme mal mariée, choisit l’amour et donc la duplicité. La reine, emprisonnée dans une cage dorée se perd dans son incapacité à être heureuse.
Pas de destin manichéen, les héros ont aussi leurs failles et les méchants de l’histoire ont des raisons plus sourdes et profondes d’agir comme ils le font… Nous souhaitons avant tout parler de l’Homme avec un grand H. Dans tout ce qu’il a de bouleversant. C’est l’humanité de ces personnages qui va transpirer et nous toucher malgré les siècles qui nous séparent.
La deuxième difficulté est de la rendre théâtrale sans faire fi de toutes les versions cinématographiques qui ont existé et qui font de cette œuvre une œuvre populaire au sens noble du terme. D’Artagnan est notre héros à nous. Il passe les frontières avec sa casaque de mousquetaire. Afin de donner l’idée du mouvement, de la chevauchée, de l’épopée, je me suis employée à faire des scènes relativement courtes.
Elles sont même parfois scindées en deux par une autre scène pour dynamiser le propos. Je vais me servir d’un tulle noir qui coupera la scène en deux de jardin à cour. Aucun décor. Les lumières seront seules créatrices de tous les univers. Tout d’abord parce que j’ai besoin de place pour les combats (il y en a de très nombreux qui nécessitent de l’espace : à plusieurs reprises, la distribution entière va tirer l’épée) et ensuite parce que j’aime solliciter l’imagination des spectateurs quant aux décors…
Les comédiens et les costumes seront au centre de la scène car le théâtre, c’est avant tout des comédiens qui racontent une histoire. Le tulle va me permettre d’enchainer les scènes comme des fondus/enchainés cinématographiques. Les comédiens joueront une scène devant le tulle pendant que d’autres se prépareront derrière le tulle.
Ainsi, pas besoin de noir. Pas de temps inutile. Le spectateur est surpris, toujours. Il ne sait pas ce qui l’attend. J’aime l’idée de le prendre au dépourvu, de le déstabiliser. Nous sommes au théâtre et je souhaite véritablement rendre hommage au théâtre dans le sens où je veux trouver tout un tas d’astuces pour faire exister ce qui ne peut pas exister au théâtre. (A titre d’exemple, les longues chevauchées seront jouées par les comédiens qui feront des percussions sur du cajon) Je veux donner aussi la part belle à la musique, qui sera omni présente sur scène.
Il y aura du violon, de l’accordéon, différentes sortes de percussions, de la guitare, de l’harmonica, des chants. Elle sera très proche de l’univers des films de Sergio Leone. A la fois intrigante et mystérieuse, pouvant être jouée très doucement ou très fort selon les moments. Je veux que la musique accompagne le spectacle comme elle accompagne un film. Elle peut être présente, parfois même sans qu’on s’en rende compte. Elle exacerbe nos sentiments tout en ayant l’air de ne pas exister.
Et puis évidemment il y aura des duels. De nombreux combats évoqués plus haut qui se doivent d’être spectaculaires. J’ai sur scène le maître d’armes Christophe Mie (qui va les chorégraphier) et de nombreux comédiens qui font de l’escrime depuis plusieurs années.
Je veux faire un spectacle haut en couleurs, avec de vaillants mousquetaires à la fois courageux et irrévérencieux… Une histoire de cape et d’épées et de musiques… Aux accents de Gascogne, des chants dans les capricieux élans d’un 17ème siècle enflammé et tonitruant.
Parce que j’aime l’idée d’avoir du monde sur scène et parce que j’aime la réunion des différents arts (musique jouée en direct, chants, combats, comédiens qui feront exister le décor de par leur corporalité) douze artistes seront au service de cet univers enlevé, épique, musical, belliqueux et festif.
Un Coeur simple : la générosité de la servante Félicité
Élue MOLIERE Meilleure Seule en Scène 2019, cette scène, tirée du recueil Trois contes Gustave Flaubert, raconte l’histoire d’une servante du 19e siècle, Félicité qui malgré tout reste une bonne âme.
La comédienne Isabelle Andréani, a une fois encore incarné cette année au Festival Off d’Avignon, « le coeur simple ». Elle raconte pendant 1h20min le quotidien de cette auxiliaire de vie « servante ». On peut pourquoi pas imaginer qu’elle rend hommage aux milliers de servantes illettrées qui n’ont jamais compté aux yeux des grands.
Durée : 1h20Première : 08/07/21 Dernière : 31/07/21Distribution : Isabelle ANDREANIMise en scène : Xavier LEMAIREInfos et réservation : Guichet : 1, rue Séverine 84000 AvignonTél : 04 90 86 96 28 |
Proudhon Modèle Courbet : l’idéalisme rencontre la réalité
Hiver 1854-55, Gustave Courbet, Maître peintre, travaille à Ornans, son village natal, sur « L’Atelier », une oeuvre monumentale qu’il veut soumettre au jury du Salon de l’Exposition Universelle qui se tiendra à Paris. Jenny, maîtresse modèle, l’a accompagné dans la vallée de la Loue. Le peintre, admiratif de son compatriote franc-comtois Pierre-Joseph Proudhon, souhaite obtenir de celui-ci qu’il rédige un livret pour le Salon. Proudhon, philosophe politique figure de la révolution de 1848, rend régulièrement visite à sa famille à Besançon. Il accepte de répondre à l’invitation de Courbet à Ornans. C’est l’argument de la pièce.
Une situation réaliste qui entraînera une succession d’antagonismes entre les quatre personnages : Courbet, l’artiste ; Jenny, le modèle déluré et moderniste ; Georges, le braconnier conservateur et Proudhon l’intellectuel sans concession et particulièrement misogyne…
Ces rencontres confronteront le caractère singulier, les positions intellectuelles de chacun. Courbet obtiendra-t-il ce qu’il souhaite de Proudhon ? Jenny infléchira-t-elle le comportement du philosophe envers les femmes?
Le conservatisme empreint de bon sens de Georges modifiera-t-il les espérances du père de l’Anarchie pour une société mutualliste ? Sans répondre définitivement à ces questions, les intrigues croisées entre les personnages les posent avec légèreté et humour.
Proudhon modèle Courbet à 18h35 au Théâtre des Corps Saint, Avignon1855 Huis-clos dans l’atelier de Courbet !Une dispute philosophique remarquable, puissante et jubilatoire. Quatre comédiens prodigieux! Du grand ArtAuteur : Jean Petrement
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DOM JUAN : un classique de Molière
du 7 au 31 juillet au théâtres des Brunes à 18h50
2020. Dom Juan Tenorio, fils populaire du célèbre homme d’affaires Dom Louis Tenorio, s’est marié à la surprise générale avec Dona Elvire Leonora. Au lendemain de ses noces, Dom Juan est introuvable.
Accusé de fuite et de trahisons par la famille de Dona Elvire, une chasse à l’homme s’engage. Sganarelle, meilleur ami et serviteur de Dom Juan, tente de raisonner ce dernier pendant leur périple pour lui éviter une mort certaine.
Dans cette adaptation moderne et familiale, résolument libre des contraintes du classique, Molière côtoie le rap et la jeunesse, dans une ambiance ghetto empruntant ses références à la culture contemporaine. Tout en respectant le texte original et sa modernité.
Le spectale
Retour en 1665, un an après Tartuffe, que la Compagnie du Saint Sacrement et l’archevêque de Paris ont réussi à faire interdire malgré son succès, Molière revient avec un personnage encore plus manipulateur et encore plus dangereux pour la société, le grand séducteur, libertin, athée et hypocrite, Dom Juan. Après treize représentations, la pièce est suspendue et n’est plus jamais reprise du vivant de l’auteur.
Elle ne sera reprise qu’après sa mort, dans une version remaniée de Corneille. Jeune noble vivant en Sicile, Dom Juan accumule les conquêtes amoureuses, les jeunes filles nobles comme les servantes, et les abandonne au déshonneur.
A ses côtés, son valet Sganarelle est terrorisé par son insolence et son cynisme. Ils fuient, poursuivis par Elvire, épouse éplorée délaissée par le séducteur, et par les frères de celle-ci, qui entendent bien obtenir réparation de cet affront.
Note sur l’adaptation théâtrale
Dom Juan est sans doute l’œuvre la plus mystérieuse et la plus controversée de Molière. Sans vouloir rentrer dans un débat philosophique voire théologique, je trouve que dans cette pièce, les plus belles scènes du répertoire théâtral se mêlent de manière étonnante aux plus faibles… comme dans un jeu de piste… comme si Molière disait : « Je pourrais me contenter de vous écrire un chef-d’œuvre d’intelligence, de comédie et de sincérité mais comme vous venez de censurer mon Tartuffe, pour vous faire plaisir, je vais vous « tartiner » tout ça de grandiloquence mystique où l’esprit libre et libertin que j’incarne à travers Dom Juan brûle à la fin dans les flammes de l’enfer… non sans avoir croisé auparavant la statue du commandeur et autres spectres ridicules… »
J’ai donc tenté dans mon adaptation d’élaguer un peu tout ça pour recentrer le jeu sur ce qui me semblait être le meilleur… non sans avoir en passant remplacé le père de Dom Juan par la mère de Dom Juan… Dom Louis devenant ainsi Dona Louisa… Je me suis permis cette « incartade » (sans toucher un mot au texte original) en osant penser que c’est ce qu’aurait sans doute fait Molière s’il avait rencontré Freud au XVIIème siècle.
Note de mise en scène – Jean-Philippe Daguerre
Suite à mes réjouissantes collaborations avec le violoniste et compositeur Petr Ruzicka autour de La Flûte Enchantée, Alice au Pays des Merveilles, Cyrano de Bergerac et Le Cid, c’est maintenant à la prose de Molière et à son Dom Juan que nous allons avoir le bonheur de nous attaquer. Cette fois-ci en plus de cinq comédiens, il y aura sur scène trois musiciens-comédiens qui feront résonner les musiques originales de Petr à coups d’accordéon, violoncelle, cajon, chants et trompettes.
Trois musiciens (deux hommes et une femme) posés sur le podium d’un cirque poétique (imaginé par la scénographe Sophie Jacob) au milieu d’un plateau nu où ce clown blanc de Dom Juan et son auguste Sganarelle croisent sur leur chemin : une écuyères à pieds, deux voltigeuses terriennes, un Pierrot lunaire et jaloux mené à la baguette par sa majorette, un pauvre dompteur qui n’a plus que sa peau de bête sur les os ; sans oublier quelques valets de pistes qui coursent nos deux oiseaux sous l’œil inquisiteur d’une Madame Loyale qui ne l’est pas tant que ça.
Un univers musical, poétique et théâtral tout en couleur de kermesse et de cirque qui reste surtout évocateur et non ostentatoire… à l’image des costumes également sous influence circassienne de Corinne Rossi. Costumes intemporels et revisités brillants de mille feux sous les lumières expertes et en clair-obscur Idalio Guerreiro. Mariejo Buffon se chargera quant à elle du travail corporel et chorégraphique qui jalonnera tout en finesse et en modernité les aventures de nos deux acolytes…
Dom Juan et Sganarelle, deux hommes si différents et que tout oppose affrontent ensemble une multitude de péripéties dans le Grand Cirque de leur Vie à la recherche de l’amour physique et spirituel… et d’autres choses sans doute… bien plus mystérieuses… sans oublier le rire bien sûr, tragiquement et heureusement omniprésent dans ce « chef-d’œuvre d’absolu » de l’Ami Molière.
Note du compositeur Petr Ruzicka
La partition musicale de la pièce reflète la dualité entre l’hédonisme de Dom Juan et la moralité judéo-chrétienne de l’histoire. À certains moments je fais référence à la partition de l’opéra Don Giovanni de Mozart, ce qui me permet d’élargir le vocabulaire thématique. Les personnages principaux, n’étant pas représentés par une idée fixe mélodique, bénéficient d’une couleur instrumentale spécifique : le violoncelle pour Dom Juan, la trompette pour son serviteur Sganarelle et de l’accordéon pour les rôles féminins de la pièce.
Au delà de ce soutien de timbre, la musique retentit comme au cirque avec ses rythmes et ses thèmes bruts, sans avoir pour but d’illustrer le texte à chaque instant. Pour une histoire aussi complexe, tiraillée entre l’envie du plaisir charnel, la recherche d’amour et une revendication de justice, il me paraissait évident de me laisser influencer par les mélodies bohémiennes, tziganes des Balkans.
En même temps, je me suis servi des harmonies « jazzy« , celles qui expriment à merveille les tensions entre les personnages, et qui permettent de refléter le désir de liberté, le besoin d’échapper au traditionalisme, la soif de vérité… La musique de cette création accentue le rythme de la mise en scène, elle sublime les émotions des acteurs, elle crée un décor à part entière…
« 12H12 » : les dessous des tabous
Du 10 au 31 Juillet à 15H30, à la Cour du Spectateur , Fesival OFF d’Avignon
Synopsis :
Bienvenue Mesdames, messieurs à la 1ere pilote de notre nouvelle émission : 12H12 !
Notre présentatrice « Nora » vous invitera chaque semaine à découvrir « les dessous des tabous ». Nous essayerons d’éclaircir ensemble ce qui se cache derrière ces sujets épineux, secrets, ces choses dont on ne parle pas….
Aujourd’hui, pour notre 1ère, nous vous proposons une émission spéciale consacrée au sexe, à la sexualité !
Réflexion /notion de départ : C’est quoi la sexualité ?
C’est le fait d’utiliser son corps pour prendre du plaisir, seul(e)ou avec d’autres personnes… La sexualité nous concerne tous dès notre naissance et évolue jusqu’à la fin de notre vie… Alors, si on en parlait ?
Constat : il semble compliqué pour la majorité des adultes de parler de sexe avec les enfants voire même pour certains avec les plus grands. Ce sujet est tabou et malheureusement associé par le poids de notre histoire religieuse à quelque chose de sale, d’interdit.
Il nous semble important de redonner sa place et sa beauté à la sexualité. Le désir est le chant du corps, le corps est notre base vivante de rapport au monde… Ecoutons nos corps, tout cela peut être si simple et si naturel…
Dans 12H12 Nous souhaitons parler de sexe simplement, légèrement : en disant, en montrant, en rassurant, en racontant, en échangeant.
Nous ouvrons le dialogue, petit chemin de prévention et espérons que celui-ci aura des échos…
Note d’intention :
La Cie Plan Libre à pris en 2018 une nouvelle direction dans son travail. Ebranlé par un état du monde qui frise la farce pathétique, nous avons envie de nous investir dans des formes théâtrales plus engagées, de participer à notre manière au mouvement de résistance en présence. La mutation actuelle de la société baignée dans le modèle capitaliste semble laisser peu de temps aux relations humaines de qualité… Nous courons, toujours pressés… « Et si on s’arrêtait et décidait de faire autrement ? »
Nous avons écrit 12H12 pour un public familial, dans l’idée que ce spectacle ouvrait les portes à de fondamentales discussions intergénérationnelles, créatrices de liens. Nous espérons que cela sera le cas.
Nous souhaitons aussi être libres de jouer cette nouvelle création en tout endroit, de créer des opportunités de rencontres avec des publics qui n’ont pas pour habitude de se déplacer dans les lieux de diffusion du spectacle vivant. Ce spectacle sera donc « tout terrain ».
Coeur ouvert : réconciliation
Histoire d’une lutte entre un homme de dieu et un homme de science, un pasteur et son fils, célèbre chirurgien cardiaque? : au cœur d’une famille.
L’action a lieu dans le bureau du professeur Christiaan Barnard par un jour d’orage capiteux en Afrique du Sud. Derrière la querelle scientifique, éthique et spirituelle qui oppose un pasteur et le chirurgien qui a réalisé la première greffe cardiaque au monde, le père et le fils cherchent à se comprendre et tentent de se réconcilier.
Résumé
professeur Christiaan Barnard, chirurgien cardiaque de renommé mondiale, s’affaire dans son bureau .Il y a trois semaines, il a réalisé la première greffe cardiaque au monde. Cette innovation, saluée par la communauté scientifique ne manque pas de choquer les mentalités. Hélas, son patient, Louis Washkansky ne survit que 18 jours.
Barnard, lui rend visite. Le conflit intellectuel s’engage entre des deux hommes que tout oppose.
Info : Tous les jours sauf lundi à l’Essaion Avignon à 20hTel : 04 90 25 63 48 – 07 69 53 80 02 |
Madame Pylinska et le secret de Chopin
du 7 au 31 juillet à 17h05 au Théatre Du Chêne Noir – Réservation : 04 90 86 74 87
Madame Pylinska, aussi accueillante qu’un buisson de ronces, impose une méthode excentrique pour jouer du piano : se coucher sous l’instrument, faire des ronds dans l’eau, écouter le silence, faire lentement l’amour… Au fil de ses cours, de surprise en surprise, le jeune Éric apprend plus que la musique, il apprend la vie…
Après son triomphe à Paris, Eric-Emmanuel Schmitt remonte sur les planches pour faire vivre plusieurs personnages colorés. Dans cette fable autobiographique, tendre et drôle, garnie de chats snobs, d’araignées mélomanes, d’une tante adorée et surtout de mélodies de Chopin ; accompagné des pianistes virtuoses Nicolas Stavy ou Guilhem Fabre, il explore l’oeuvre du compositeur, sautant de pièces célèbres à des pages plus rares.
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Mémoires d’Hadrien #3 : drame contemporain
du 7 au 31 juillet à 12h45 au Théatre des Corps Saints Réservation : 04 90 16 07 50
Après le succès de Proudhon modèle Courbet, Jean Pétrement s’empare de l’œuvre de Marguerite YOURCENAR, en adaptant « Mémoires d’Hadrien » pour quatre personnages.
L’empereur Hadrien va mourir… Huis-clos où quatre personnages sont confrontés à l’urgence d’une fin de vie. Les conflits idéologiques sont alors le poumon d’un instant tragique annoncé : l’empereur explore ses convictions, son règne pour la dernière fois. Il meurt. Il espère cependant léguer les fruits de sa vie à la génération suivante, celle d’Antoine, poursuivre l’entente des peuples, des cultures, des classes, leur émancipation.
Fin pressentie d’une civilisation ? Ce siècle fut celui des derniers hommes libres…
Le texte de Yourcenar touche à l’universalité où « les dieux n’étant plus, et le Christ n’étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc-Aurèle, un moment unique où l’homme seul a été » Gustave Flaubert.
Interprètes / Intervenants
Compagnie Bacchus2-1079907Jean Pétrement – Comédien / Metteur en scène /Sociétaire de la SACD, auteur et adaptateur de 13 pièces de théâtre – a créé en 1985 la Compagnie Bacchus à Besançon sous l’égide de Denis LLORCA alors Directeur du Centre Dramatique de Franche-Comté.55 spectacles dont 5 en tournée actuellement dont Proudhon modèle Courbet au Théâtre des Corps Saints à 18H35 du 7 au 31 juillet 2021Diffusion |
À nos corps défendus : Alexia Vidal dévoile son enquête
du 7 au 23 juillet à 17h00 au Théâtre des Carmes André Benedetto
Sur scène, une figure. Mythique ? Statuaire ? On l’appellera Chimère. Elle est là, sur scène, immobile d’abord, elle s’éveille, s’anime. Elle veut se définir, elle veut savoir qui elle est. Elle se sent multiple. Elle veut devenir l’autre, être l’autre, pour mieux se retrouver. C’est cette figure qui va traverser des paroles de 16 à 100 ans, des histoires et des corps. C’est à travers ces corps qu’elle va s’incarner.
Elle parle. Une langue qui donne l’illusion de rester au plus près de la parole témoignée. Une langue réaliste et vivante mais pourtant rythmée, tendue par la réécriture. Elle s’incarne aussi par le mouvement. Petit à petit le corps vibre, tremble, s’ouvre, se tord, exprime les doutes et les assurances des différents personnages.
La musicienne aussi est sur scène. Avec un piano et un looper, qui permet d’enregistrer des boucles. Avec sa voix et son corps aussi. Elle accompagne les transformations ou elle les provoque. Un accompagnement musical ou un contrepoint sonore. La Chimère et tous les personnages qu’elle traverse sont accompagnés par une grande variété de styles musicaux. Ces morceaux sont toujours composés autour de la même note : la note “La” , diapason de la musique occidentale, la référence la plus couramment utilisée pour l’accord des instruments et des voix. Sur scène encore, la régisseuse. Ou plutôt, la manipulatrice de la lumière. Elle met physiquement en place les lumières.
Son corps cache ou fait apparaître les sources. Avec des éclairages du quotidien, elle met en valeur des parties de corps, ou crée des ambiances générales, écrins de la parole et de la musique. Les présences de la musicienne et de la manipulatrice de la lumière sur scène, créent un espace toujours habité qui donne sa force et sa chair à l’émergence des paroles et aux différentes incarnations de la Chimère. « À nos corps défendus » est un voyage intime, sensible et universel, à travers les témoignages d’hommes et de femmes sur leur rapport au corps.
AuteurAlexia VIDALInterprètes / Intervenants
Compagnie Corps de Passage Coproduction : Centre Dramatique des Villages du Haut VaucluseCorps de Passage est une compagnie de »Théâtre mouvementé », implantée sur Avignon.Co-production : Résidence et représentations : Subventions : Ville d’Avignon, Région SUD-PACA dans le cadre des plateaux solidaires, et avec le soutien de la DRAC PACA dans le cadre des résidences de reprise. |